[Test] - Comment décarboner l’industrie française ?
Une décarbonation qui passe par l’électricité
Après les transports, l’agriculture et le bâtiment, l’industrie est l’un des secteurs les plus émetteurs dans notre pays.
La stratégie nationale « bas carbone » prévoit une diminution de ses émissions de gaz à effet de serre de 35 % à horizon 2030 et de… 81 % à horizon 2050 par rapport à 2015. Pour atteindre de tels objectifs, l’industrie française va devoir apprendre à se passer des énergies fossiles comme le gaz naturel, le charbon ou le pétrole. | ![]() |
L’électrification des procédés industriels reste « le meilleur moyen d’atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) qui vise la neutralité carbone en 2050 », assure l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
C’est, par exemple, le choix fait par ArcelorMittal sur ses sites français de Dunkerque et de Fos-sur-Mer. Premier émetteur de gaz à effet de serre en France, avec 12 des 78 millions de tonnes d’équivalent CO2 émises chaque année dans notre pays, l’entreprise a lancé un vaste projet de décarbonation progressive de son activité en Europe. À Dunkerque, dans une première phase, il s’agit de réduire les émissions de 36 % en remplaçant des hauts-fourneaux par des fours électriques, nécessitant jusqu’à 750 MW de puissance, soit la moitié d’un réacteur nucléaire de dernière génération.
À moyen terme, de l’hydrogène décarboné pourrait être utilisé à la fois pour traiter le minerai de fer en amont et pour valoriser le CO2 résiduel émis à l’aval. Sachant que c’est par l’électrolyse de l’eau que l’on produit de l’hydrogène décarboné, cela va nécessiter encore plus d’électricité…
Une forte demande de la part des industriels, en prévision d’un changement des règles du jeu en Europe
La sidérurgie n’est pas le seul secteur à avoir engagé ce processus de décarbonation. D’autres acteurs industriels se sont lancés dans des projets ambitieux faisant appel à l’hydrogène comme les raffineries de Total à la Mède (Bouches-du-Rhône) et Gonfreville (Seine-Maritime), le site chimique de Domo Chemicals à Saint-Fons (Rhône) ou la cimenterie Vicat de Montalieu-Vercieu (Isère). Résultat : depuis début 2022, RTE reçoit un nombre considérable de demandes de raccordements industriels : plus de 15 GW de demandes ont été contractualisés. Plus de la moitié se concentre sur les zones de Dunkerque, de Fos-sur-Mer et du Havre.
Tous ces projets témoignent d’une évolution manifeste des mentalités. Dans certains secteurs comme la cosmétique par exemple, les fabricants sont déjà prêts à payer plus cher pour des matières premières sans CO2. Mais elle s’explique aussi par un changement prochain des règles du jeu en Europe. Pour accélérer la décarbonation, l’Union européenne manie la carotte et le bâton.
Le bâton, c’est la suppression progressive des « quotas gratuits d’émission de CO2 ». Jusqu’à présent, pour ne pas encourager les industriels du Vieux-Continent à délocaliser leur production dans des pays moins regardants, les émissions de gaz à effet de serre étaient autorisées jusqu’à un certain niveau, fondé sur une référence historique. Cette tolérance ne sera bientôt plus de mise : à partir de 2026, Bruxelles va en effet taxer le carbone contenu dans les produits importés mais aussi – afin de ne pas fausser la concurrence - celui produit par les entreprises présentes sur le territoire de l’Union. Les industriels ont donc intérêt à réduire au plus vite leurs émissions de CO2. La « carotte » prend surtout la forme des multiples subventions publiques annoncées dans le « Green Deal » et destinées à aider les entreprises à réaliser leur transition énergétique. Une grande partie de ces aides est destinée à développer la filière hydrogène en particulier. Tout cela explique en partie les multiples projets qui arrivent sur les bureaux de RTE.
[VIDÉO] Vrai ou Faux ? Réindustrialiser la France c'est dire adieu à la neutralité carbone (0:49)
La réindustrialisation est un enjeu majeur pour la France, mais est-elle compatible avec la neutralité carbone ? Cette vidéo explore les défis et les solutions pour allier développement industriel et objectifs climatiques.

L’électrification des procédés industriels reste « le meilleur moyen d’atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) qui vise la neutralité carbone en 2050 », assure l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
C’est, par exemple, le choix fait par ArcelorMittal sur ses sites français de Dunkerque et de Fos-sur-Mer. Premier émetteur de gaz à effet de serre en France, avec 12 des 78 millions de tonnes d’équivalent CO2 émises chaque année dans notre pays, l’entreprise a lancé un vaste projet de décarbonation progressive de son activité en Europe. À Dunkerque, dans une première phase, il s’agit de réduire les émissions de 36 % en remplaçant des hauts-fourneaux par des fours électriques, nécessitant jusqu’à 750 MW de puissance, soit la moitié d’un réacteur nucléaire de dernière génération.
À moyen terme, de l’hydrogène décarboné pourrait être utilisé à la fois pour traiter le minerai de fer en amont et pour valoriser le CO2 résiduel émis à l’aval. Sachant que c’est par l’électrolyse de l’eau que l’on produit de l’hydrogène décarboné, cela va nécessiter encore plus d’électricité.